“Une radicalisation dans la radicalisation”, diagnostique Yves Calvi sur Canal+, remonté comme jamais contre ces incultes de Gilets jaunes, “tous complices”. Pendant ce temps, sur CNews, Jean-Claude Dassier s’attaque à l’antisémitisme “islamo-musulman”.
« Après le nouveau week-end de violence et de haine qu’a connu notre pays, L’info du vrai, l’événement est donc intitulé “Tous complices”, annonce Yves Calvi, lundi sur Canal+. Car le vrai visage du mouvement des Gilets jaunes est clairement apparu ce week-end, en trois étapes. » Le vrai visage des Gilets jaunes se caractérise par « la haine du juif, en menaçant l’académicien Alain Finkielkraut, la haine des femmes, en agressant Ingrid Levavasseur, et la haine du flic, dernier rempart de la démocratie ». Le vrai visage des Gilets jaunes est triplement haineux. « Tout est dit et ceux qui voudront faire la différence entre les bons et les méchants sont désormais tous complices. » Les Gilets jaunes sont tous méchants. Ceux qui le nient ont intérêt à se livrer à la police avant qu’Yves Calvi les dénonce.
« La première partie de l’émission est intitulée “Le franchissement de la ligne jaune”. » Jaune comme les Gilets. « Ça se passe à Lyon où les pavés volent bien bas sur les voitures de police. Soixante impacts en une minute, un par seconde. »
L’effrayante séquence est diffusée, Yves Calvi réapparaît. « Ce qu’on vient de voir, là, ça s’appelle une tentative de meurtre. » David Le Bars, du syndicat des commissaires de police, approuve : « Oui, ça s’appelle une tentative de meurtre. »« Ce qui est terrifiant, je le rappelle, insiste Yves Calvi, c’est soixante impacts en une minute, ça fait un toutes les secondes. » Ça n’a pas changé. Laurent Valdiguié, de Marianne, estime qu’« il y a tous les ingrédients de ces manifestations du samedi réunis en une minute ». Et en soixante secondes, une par impact.
« Un autre véhicule de police avait été agressé une demi-heure avant, révèle le présentateur. Je le rappelle et je le dirai à chaque émission, les policiers sont le dernier rempart de la démocratie. » Après Yves Calvi. « La terreur est reine. » Sur le plateau de Canal+. « Est-ce qu’il est clair qu’il y a radicalisation dans la radicalisation ? » Des Gilets jaunes radicalo-radicalisés ? « On a eu droit au sketch des bons pères de famille pendant des semaines. » Seul Yves Calvi ne s’est pas laissé berner, comme l’illustrait un savoureux pot-pourri d’Arrêt sur images. « On nous disait “Y a des mecs normaux qui manifestent”, mais non. La réponse est non. » Y a que des mecs terrifiants.
« On continue avec le franchissement de la ligne jaune car désormais les Gilets jaunes se dévorent entre eux. » Quand ils ne mangent pas leurs enfants. « Ingrid Levavasseur est exfiltrée par les forces de l’ordre aux cris de “sale pute”, “va-t-en”, “enlève ton gilet jaune”. »
L’effrayante séquence est diffusée, Yves Calvi réapparaît. « C’est d’une violence épouvantable. » Laurent Valdiguié approuve : « On a l’impression d’être à la Libération avec les femmes tondues. » « Oui, exactement. » « La rivière est sortie de son lit mais dans l’inondation, c’est pas l’eau, c’est la boue qu’on a du mal à nettoyer. » Malgré les canons à eau. « On est dans un phénomène de boue. »Effectivement, chez Calvi, les Gilets jaunes sont traînés dans la boue.
« Il n’y a aucune raison que ça s’arrête, certifie Yves Calvi. Je suis désolé de vous le dire brutalement mais, en gros, y a le Venezuela et la France. » Les seuls pays au monde où la terreur est reine. « Sauf qu’après, la semaine reprend son cours, c’est peut-être ça le pire. C’est terrible. » Alors qu’au Venezuela, ils souffrent sept jours sur sept, c’est chouette.
Avant de demander l’asile politique à Djuba, « on va à Bordeaux où il n’y pas qu’Alain Juppé qui en a par-dessus la tête. Les commerçants, les riverains aussi ». Il faudrait les nommer au Conseil constitutionnel.
Les témoignages de Bordelais traumatisés sont diffusés, Yves Calvi réapparaît. « Il y a une forme de prise de pouvoir dans la rue. » Laurent Valdiguié approuve : « C’est devenu un rituel qui s’est alimenté sur l’idée fausse de violences policières. »Pour en avoir une idée vraie, sachez qu’« il y a beaucoup de bavures attribuées à la police et qui n’en sont pas ». Souvent, les manifestants s’automutilent pour se rendre intéressants. « Pour Jérôme Rodrigues, il y a eu des analyses ADN sur le fameux LBD qui était censé l’avoir frappé, et ce n’est pas son ADN. » En accusant la police, Jérôme Rodrigues s’est fourré le doigt dans l’œil jusqu’au coude. « Il y a beaucoup de manipulations. » Voilà d’où vient son énucléation.
Après la pause pub, la suite du franchissement de la ligne jaune, « intitulé “Tous complices”. Les Gilets jaunes non-violents ne l’ont jamais été ». Et Yves Calvi l’a toujours martelé. « Sur deux mille huit cents personnes interpellées à Paris, seule une soixantaine – une soixantaine ! – étaient connues pour leur engagement radical. » Le présentateur rapporte que la police a découvert « l’identité de l’homme ayant agressé verbalement l’académicien, il s’agit d’un individu issu de la mouvance islamiste radicale ». C’est parti pour la énième re-rediffusion des insultes antisémites de « l’homme au chèche ». Puis, sur fond de Finkie en habit vert, voici l’extrait de son interview à BFMTV, toujours le même. « Il [l’agresseur] est en train de me dire : “Nous sommes le grand remplacement et tu vas être le premier à le payer.” »
En plateau, le sociologue Michel Wieviorka confie : « J’ai une grande admiration pour Alain Finkielkraut et les déclarations qu’il a faite ultérieurement, mesurées, responsables. » Comme l’est la « théorie » du grand remplacement. « Ça donnait une belle image du personnage. » D’extrême droite.
« Comment avez-vous vécu cette scène abominable ?, demande le présentateur à ses autres invités. Tout à l’heure, on se disait : ils sont capables de tondre des femmes demain. Et je vous avoue que c’est des choses que j’ai déjà ressenties. » Yves Calvi veut sans doute parler de la calvitie dont il est aujourd’hui guéri.
L’animateur se lance dans un de ses éditos qui lui servent de questions. « J’ai envie de dire que le titre de l’émission qui est “Tous complices”, d’une façon ou d’une autre, quand on traite de “sale juif” en pleine rue dans le cadre d’une manifestation, si personne ne réagit, ça veut dire que la société est très gravement malade et qu’il va falloir prendre un certain nombre de mesures, je ne sais pas si elles sont uniquement d’ordre… euh, par exemple, policier. » Par exemple. « Mais elles le seront d’une façon ou d’une autre… » Ben voyons. « Pour protéger les valeurs de notre pays. » Un Etat policier, je le rappelle, est le dernier rempart de la démocratie.
« J’ai envie de vous dire : on ne peut plus faire le tri, hélas. » Il faut jeter tous les Gilets jaunes avec la boue de l’inondation. Michel Wievorka remarque : « Certains vous diront que c’était là tout de suite. » « Je le crois, moi », lui rappelle l’animateur visionnaire.
Yves Calvi remarque : « Y a une enquête qui montrait que la majorité de ceux qui étaient sensibles aux idées des Gilets jaunes étaient les moins diplômés dans notre pays. » Le Gilet jaune est inculte, pas besoin d’enquête, tous les éditorialistes l’ont observé. « Je dois dire ça avec respect pour tous ceux qui n’ont pas eu de diplôme et qui sont fidèles aux lois de la République, mais cet élément doit être porté à la connaissance de tout le monde. C’est quand même un élément d’appréciation dramatique sur qui est dans la rue pour demander quoi et éventuellement donner une issue à ce quoi qu’ils réclament. » En effet, c’est dramatique. Je propose que le droit de manifester soit désormais réservé aux bac + 5 dont le revenu est supérieur à 12 000 euros par mois.
Michel Wievorka intervient : « J’ai un raisonnement un peu compliqué à vous proposer donc… » « Alors, je veux bien après », l’interrompt Yves Calvi, qui tient à garder le monopole des raisonnements compliqués. « D’abord, le deuxième reportage et je vous redonne la parole. » Le reportage documente « la haine assumée de la démocratie » et ses « quatre-vingts députés cibles d’action des Gilets jaunes ».
« Une partie de la population se vit comme abandonnée, invisible », peut enfin développer Michel Wievorka, qui conclue : « Le problème est donc social. » Yves Calvi proteste : « Mais on ne le réglera pas toutes les semaines dans la rue à foutre le feu et à propager la haine ! »
Un nouveau reportage s’intéresse à « la fachosphère française », le présentateur interroge : « Qu’est-ce qu’on fait ? A quel moment peut-on demander des comptes ? N’importe quel journaliste sait qu’il a une carte professionnelle qui le contraint. » Tel Yves Calvi choisissant avec discernement de comparer la situation française à celle du Venezuela. « Mais face aux fake news et à ceux qui peuvent balancer n’importe quoi notamment pour faire des morts, on n’a pas de réponse. » On se contente de les imiter.
« Les fake news tuent, nous sommes d’accord pour le dire. » Mais pas le ridicule, c’est la chance d’Yves Calvi, qui franchit le point Godwin à la vitesse de Jesse Owens aux jeux Olympiques de Berlin. « Si Adolf Hitler avait eu les fake news et les réseaux sociaux, on aurait gagné la Seconde Guerre mondiale ? » Si Vercingétorix avait eu Twitter, on aurait gagné à Alésia ? Et Goebbels, au fait, il avait une carte professionnelle qui le contraignait ? « Difficile de le dire », répond poliment Denis Olivennes.
« Bienvenue dans Punchline, salue Laurence Ferrari à la même heure sur CNews, filiale de Canal+. L’antisémitisme a-t-il atteint son paroxysme dans notre pays ? »Jean-Claude Dassier analyse : « L’antisémitisme de papa, celui qu’incarnait l’extrême droite, en gros, celui de l’affaire Dreyfus, a aujourd’hui quasiment disparu. C’est un reliquat sans grand intérêt. » Inoffensif. « On est face à un antisémitisme islamo-musulman, assure l’éditorialo-éditorialiste. Certains disent islamo-gauchiste. » Fruit du croisement entre l’islamo-islamisme et le gaucho-gauchisme. « On est face à un antisémitisme qui prospère dans les banlieues. »
C’est le plus dangereux, confirme Apolline de Malherbe le lendemain après-midi, tandis qu’Emmanuel Macron visite le cimetière juif profané de Quatzenheim. « Ce mal est diffus, explique un invité, le Premier ministre le note dans son interview àL’Express : “L’antisémitisme existe aussi chez les gens bien élevés”. » « Il y a une distinction, corrige l’éditorialiste de BFMTV. C’est que l’antisémitisme des gens bien élevés ne tue pas. » Les gens bien élevés ne sont pas islamo-musulmans.