Il avait trop souvent évoqué dans les médias les violences policières et les lacunes du maintien de l’ordre lors des manifestations des Gilets jaunes. Le policier Noam Anouar a été suspendu par sa hiérarchie, il ne touchera notamment plus de salaire pendant six mois.
Le policier Noam Anouar délégué du syndicat Vigi (ex-CGT), très souvent invité des plateaux télé dont BFMTV pour parler des interventions policières lors des manifestations des Gilets jaunes ou contre la réforme des retraites, a été suspendu 24 mois dont 18 avec sursis par sa hiérarchie lors d’un entretien disciplinaire, ce mercredi, à la préfecture de police de Paris.
Dans sa convocation il était évoqué des manquements « aux devoirs d’exemplarité, d’obéissance, de réserve, aux obligations de rendre compte, de loyauté » et de la « négligence professionnelle », rapporte L’Humanité. Le policier évoquait publiquement les « violences policières » dénoncées depuis plus d’un an par les Gilets jaunes.
« Pendant six mois je vais donc être sans salaire et s’ils trouvent, lorsque je m’exprime, qu’il y a des propos ‘borderline’ qui portent atteinte à l’image de la police, je peux avoir 18 mois de suspension ferme en plus toujours sans salaire. J’ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête », déplore Noam Anouar dans une vidéo publiée sur Twitter.
INCROYABLE : 1ères déclarations de @NoamAnouar et @AlexLanglois_ après avoir été convoqués en conseil de discipline aujourd'hui "suspendu 6 mois fermes + 18 mois surcis "SANS SALAIRE pour Noam le triple d'Alexandre?? le monde à #Macron ! #France #retraites SOUTIEN TOTAL pic.twitter.com/1PUBVAfqlK
— Le Général ? (@LeGeneral00) February 5, 2020
Merci à tous ceux qui sont venus hier, et qui ont patienté. Des soutiens inattendus, comme celui de cette dame en fauteuil, ou encore celui du Député François RUFFIN. Parfois la vie donne des leçons, et hier j'en ai reçu une belle.
— Noam anouar (@NoamAnouar) February 6, 2020
« On cherche à me faire payer ma liberté de ton, dénonce Noam Anouar dans L’Humanité. Dès 2016, je me suis beaucoup investi dans les grandes mobilisations de policiers. En novembre de la même année, j’ai publié une tribune dans Le Point, dénonçant les erreurs commises par la police dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Depuis cette époque, je suis clairement dans le collimateur, regrette-t-il. En m’attaquant, ils ne font que me renforcer. Je crois toujours qu’il est possible de retisser des liens entre la police et la population, mais cela nécessitera un véritable changement de politique, et il ne peut venir que d’en haut ».
Le député France insoumise, François Ruffin a notamment apporté son soutien à Noam Anouar.
Ma conviction ? Toute institution a besoin d'un regard extérieur, d’air venu du dehors.
"La guerre est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux militaires", disait Clemenceau. Je dirais de même de l'école, de l'hôpital, de l'agriculture… et évidemment de la police. pic.twitter.com/aT0A59B5jU
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) February 5, 2020