Doria Chouviat fait le parallèle entre la mort de son mari lors d’un contrôle de police à Paris, début janvier, et l’affaire qui secoue les Etats-Unis.
George Floyd et Cédric Chouviat, même combat? Survenus à près de six mois d’intervalle à Minneapolis et à Paris, les deux drames présentent en tout cas de nombreuses similitudes. D’abord, un contrôle policier pour un motif banal puis un plaquage ventral prolongé suivi d’un décès par asphyxie, le tout sous les yeux de passants qui ont filmé la scène.
L’affaire Cédric Chouviat remonte au 3 janvier dernier. Ce livreur de 42 ans, père de quatre enfants, roule à Paris au guidon de son scooter lorsqu’il est arrêté quai Branly, à proximité de la tour Eiffel, par un équipage de quatre policiers rattachés au commissariat du VIIe arrondissement de la capitale. Ces derniers lui reprochent alors d’avoir utilisé son téléphone portable en roulant et de circuler avec une plaque d’immatriculation illisible. Cédric Chouviat tente de s’expliquer. Il est verbalisé puis le ton monte.
« Grande gueule », l’homme assure qu’il ne paiera pas son amende. Puis, dans des circonstances qui restent encore à éclaircir, il est l’objet d’une clé d’étranglement et est mis au sol par trois policiers sous les yeux d’une collègue. L’autopsie révélera notamment une fracture du larynx. Une instruction est en cours mais les policiers concernés n’auraient, selon nos informations, toujours pas été entendus par le juge en charge du dossier.
Doria Chouviat, la veuve de Cédric Chouviat, ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec l’arrestation subie le 25 mai par George Floyd. « En visionnant la vidéo, j’ai immédiatement pensé à ce que Cédric a vécu à Paris, souffle-t-elle au téléphone. Ce sont des images terribles. L’arrestation de Cédric aussi a été filmée. Je revois ses jambes qui s’agitent encore quand il est au sol et que des policiers le maintiennent face contre terre en s’appuyant sur lui. Cédric a connu la même souffrance que George Floyd. Et puis j’ai tout de suite pensé au chagrin de la famille de George Floyd, à ses enfants. Je sais ce qu’ils vivent, je suis passée par là, moi, mes enfants et toute notre famille il y a seulement quelques mois. »
Article original publié sur leparisien.fr