1 pour 1000, c’est le rapport des forces Macron/peuple : aujourd’hui acte 18, les Gilets jaunes étaient au bas mot 250 000. Il y a six jours, les Foulards rouges favorables à Macron étaient 25 au maximum. La honte pour Jupiter, devenu la risée du monde entier. Et malgré cela Macron continue à faire l’autruche. Mais je ne lui donne pas six mois. Avant l’automne prochain il aura dégagé.
Macron se croit malin en jouant la stratégie du pourrissement. Peut-être a-t-il été inspiré par mémé qui a vécu l’affrontement Thatcher/dockers de Londres. Car c’est par cette méthode que la dame de fer avait eu raison des puissants dockers. Si cela est, voici une erreur d’interprétation de la situation actuelle. Les dockers de Londres, aussi puissants aient-ils été, ne représentaient qu’eux-mêmes. Les Gilets jaunes sont le peuple, présent sur l’ensemble du territoire. La seconde différence réside en l’évolution du mouvement. La grève des dockers était une révolte, les manifestations des Gilets jaunes sont une révolution. Et comme toute révolution, elle obéit à des lois très précises. Faut-il être aveuglé par son orgueil incommensurable pour vouloir ignorer l’évolution logique et irréversible aujourd’hui du mouvement. Loin de diminuer, comme les médias mainstream ne cessent de le marteler, le mouvement s’amplifie, s’organise, affine ses revendications, se fait plus intelligent en instaurant, parallèlement au Grand débat vicié de la Macronie, des assemblées populaires locales.
D’une revendication économique et fiscale, on est passé à une revendication politique. Nous revivons d’une certaine façon la révolution de 1789. Peut-être ignorez-vous que le 14 juillet 1789 fut le jour où le prix du pain fut le plus élevé du siècle. Plusieurs années de mauvaises récoltes dues aux intempéries – grêle, inondations, sécheresse – avaient eu raison des plus faibles, et la vieille famine s’était pointée, les accablant. Certes nous ne souffrons plus de la famine, mais tout de même les premiers événements Gilets jaunes ont bel et bien débuté sur des revendications économiques, et d’abord avec un prix trop élevé de l’essence et du gazole. Cet imbécile de Macron a voulu jouer la carte de l’affrontement, et non seulement a encore augmenté le prix de cette énergie indispensable dans une société moderne, mais aussi celui des denrées essentielles alors que les gens ont beaucoup de mal à se nourrir, du fait de retraites trop faibles qui ne sont pas indexées sur le coût de la vie, et du chômage qui a atteint des sommets dans notre pays, les entreprises hésitant à embaucher par la faute d’un Urssaf toujours affamé qui étrangle les petits patrons. Très vite après ses revendications économiques, la Révolution s’était tournée vers des revendications politiques, adoptant le principe de la souveraineté du peuple. De même, le mouvement des Gilets jaunes, qui refuse de céder à un pouvoir devenu illégitime puisque désormais non reconnu, est passé à des revendications supérieures. La faute en incombe exclusivement au gouvernement. Par sa corruption généralisée révélée par l’affaire Benalla, par la volonté de faire taire les revendications en inventant les fake news, par la mainmise de l’exécutif sur le législatif au détriment de la séparation des pouvoirs, par le refus de respecter la démocratie en signant des accords internationaux dont le peuple ne veut pas (notamment concernant une immigration catastrophique et dangereuse), et par le fait de vendre à l’Allemagne notre souveraineté et nos biens nationaux, les tenants du pouvoir politique ont largement démontré qu’ils ne méritent plus de tenir les rênes de la France. Et donc comme en 1789, le peuple veut les renverser. Et bien entendu les sanctionner. Il est à prévoir dans les temps à venir de grands tribunaux populaires qui jugeront les politiques, les magistrats et les préfets.
Sur le terrain, les affrontements sont de plus en plus nombreux entre les manifestants et une police Robocop dépourvue de toute empathie pour ce peuple qu’elle aurait dû protéger de ses gouvernants devenus des traîtres. Les manifestants hésitent de moins en moins à foncer sur les forces de l’ordre dont ils ne reconnaissent plus la fonction dès lors que ceux-ci font un usage abusif de leurs belles armes, tentent de capturer des gens qui n’ont rien fait que manifester pour leurs droits fondamentaux, ou se mettent à massacrer et mutiler des innocents. Les affrontements sont cependant encore mesurés, sauf bien sûr en ce qui concerne les casseurs professionnels encouragés par le ministère de l’Intérieur pour dénigrer le mouvement. Ainsi ce matin sur les Champs-Élysées, le Fouquet’s a été vandalisé, les vitrines des magasins cassées, un kiosque brûlé, les pillages nombreux. Soit de quoi autoriser la police à s’en prendre aux manifestants pacifiques. Le gouvernement croit se la jouer finement. Mais de telles pratiques ne trompent plus grand monde et un consensus est apparu d’une façon globale malgré les dissensions entre les mouvances Gilets jaunes.(exactement comme sous la révolution de 1789).
D’une façon générale, les revendications qui se sont faites plus précises portent sur trois points bien définis dans les assemblées locales et égalitaires des Gilets jaunes : socio-économiques, de politique intérieure, et de politique extérieure.
Sur le plan socio-économique, les gens réclament 1) la revalorisation des petites retraites qui ont baissé alors que le coût de la vie a augmenté, réduisant nos anciens à néant, 2) la revalorisation des salaires les plus faibles, et 3) la refonte du système social qui s’est détérioré dramatiquement ces dernières années. Les hôpitaux et les écoles manquent de moyens alors que l’État français, celui qui prélève le plus dans le monde occidental, a largement de quoi les financer. Il faut donc en revenir à une gestion saine et cesser de laisser les tenants des administrations en pomper l’argent à leur profit. Il faut en finir avec ceux qui s’engraissent sur le dos de la princesse.
Sur le plan de la politique intérieure, il faut restaurer les droits du peuple et lui rendre la souveraineté qui lui a été volée par les fripons au pouvoir. Lorsque je fais allusion à la Révolution française, n’oublions pas que quelques années avant, les philosophes des Lumières n’avaient cessé d’écrire en ce sens. En 1751, Diderot publiait : « Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres.[…] La puissance vient du consentement des peuples [..] Le gouvernement[…] n’est pas un bien particulier, mais un bien public, qui par conséquent ne peut jamais être enlevé au peuple […] . Ce n’est pas l’État qui appartient au prince, c’est le prince qui appartient à l’État […] le gouvernement, et l’autorité publique, sont des biens dont le corps de la nation est propriétaire, et dont les princes sont les usufruitiers, les ministres et les dépositaires. ». Bref il y a 268 ans, tout avait déjà été dit ! Mais des escrocs, des voleurs, des magouilleurs se sont emparé du pouvoir du peuple à leur profit. Il est temps de le lui rendre. La déclaration des droits de l’homme et du citoyen, préambule à chacune de nos Constitutions, n’a pas à être balayée par ces voyous, et ses principes fondamentaux énoncés dans l’article 3 doivent être restaurés : « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation ». Comment en est-on arrivés à détruire ce que des générations avaient construit comme un phare de l’humanité ? La raison en est simplissime : par la création de représentants, lesquels bien qu’élus par le peuple sur le fondement de programmes favorables à ce dernier détournent leur mission pour servir des partis politiques. C’est pourquoi le peuple aujourd’hui réclame une véritable démocratie directe et participative, par le biais du fameux RIC, en éliminant des choix politiques députés et sénateurs. Ainsi le peuple pourrait à la fois proposer ou abroger des lois, modifier la Constitution, et renverser des responsables politiques. Ainsi le peuple n’a nul besoin des Maxime Nicolle, Éric Drouet, Priscilla Ludowski, et autres « figures » que les médias aux ordres du pouvoir tentent de lui coller dans les pattes pour créer une nouvelle représentation qu’ils pourraient manœuvrer à leur guise. Pas de représentants, mais des assemblées populaires.
Sur le plan de la politique extérieure, l’Europe est d’abord mise en cause, et l’on réclame la fin de cette Union européenne qui n’aura pas su améliorer la condition des peuples ni leur liberté alors que Macron entend inclure la France dans cette Grande Allemagne qu’Hitler avait déjà prônée et que Pétain appelait de ses vœux. Quand on pense que Dalladier avait osé déclarer « je souhaite la victoire de l’Allemagne » ! Comme quoi les traîtres sont toujours debout. Renverser cette Europe qui n’est pas celle que l’on nous avait promise entraîne bien entendu la fin de la Banque européenne qui nous pompe littéralement, l’effacement de la dette (la Révolution avait annulé les dettes du roi en lui reprenant les caisses de l’État), et la renationalisation de nos banques. Il n’y a aucune raison que la création monétaire appartienne à des sociétés privées, c’est une affaire qui doit redevenir régalienne. En dehors de l’Europe, nous n’avons aucune allégeance à faire à qui que ce soit, et des relations amicales doivent être entretenues avec cet autre grand État européen qu’est la Russie. Il faut arrêter d’accepter que des missiles étrangers soient installés sur notre territoire national, qui doit rester national, et nous n’avons aucune besoin d’ingérence dans nos affaires. Nos valeurs seront à nouveau reconnues, comme notre culture qu’on s’est efforcé de détruire pour instaurer chez nous un chaos propice à l’invasion culturelle étrangère. Fi de la destruction organisée de notre belle langue à laquelle nous sommes très attachés, n’en déplaise à une ancienne professeur de français montée sur un piédestal à côté de son mari-gamin et qui semble avoir oublié tout ce qui fait la grandeur de la France.
Voici ce pourquoi le peuple de France défile et se bat dans les rues de nos villes, dans un combat parfaitement légitime.
Louise Guersan