Les mouvements du 5 décembre, contre la réforme des retraites, devrait être très sui.
La grève contre la réforme des retraites du 5 décembre, qui promet d’être très suivie, est soutenue par une majorité de Français (62 %), qui considèrent que la France traverse une « crise sociale » et des difficultés « mal comprises » par Emmanuel Macron, révèle un sondage ViaVoice* pour Libération, paru ce mardi.
Les popularités du chef de l’Etat et du Premier ministre Edouard Philippe reculent en novembre : 57 % des Français ont une « mauvaise opinion » d’Emmanuel Macron (+3 points), contre 31 % une « bonne » (-1 point), et 54 % ont une « mauvaise opinion » d’Edouard Philippe (+3 points), contre 32 % une « bonne » (-2 points).
« Une crise sociale » en France
Les personnes interrogées sont mécontentes de la politique économique et sociale de l’exécutif, qui doit en « changer » selon une large majorité de Français (75 %, dont 35 % « changer totalement » et 40 % « en grande partie »). 18 % sont d’un avis contraire. Ils sont aussi 64 % à juger qu’Emmanuel Macron « comprend mal » les « difficultés sociales » (31 % « comprend bien »), et 59 % à ne pas lui faire confiance pour y répondre (29 % lui font confiance).
Idem pour Edouard Philippe (56 % « pas confiance », 30 % « confiance »). Les personnes interrogées pensent en effet à une écrasante majorité (89 %) que la France traverse « actuellement une crise sociale », mettant au premier rang des « principales difficultés » rencontrées au quotidien « le coût de la vie » (69 %), devant « les inégalités sociales » et « le manque de moyens et de personnels dans certains services publics » (51 % chacun), mais aussi « le financement des retraites (futures ou actuelles) » (49 %).
La quasi-totalité des Français « solidaires » de la grève des hôpitaux
Par ailleurs, 87 % des personnes interrogées se disent « solidaires » du mouvement social dans les hôpitaux, 74 % le sont de ceux « liés au dérèglement climatique », 62 % de celui « contre la réforme des retraites », et 50 % des « gilets jaunes ». Mais ils sont très circonspects sur leur efficacité pour défendre leurs intérêts : seuls 12 % considèrent l’action des syndicats comme le moyen « le plus efficace » pour défendre leurs intérêts, 16 % les « gilets jaunes », 17 % « autant les gilets jaunes que les syndicats », et 48 % ni les uns ni les autres.
Au final, 46 % estiment que les mouvements sociaux à venir ne feront pas reculer le chef de l’Etat (38 % pensant le contraire). Quant aux leaders de l’opposition, aucun ne semble pouvoir faire mieux aux yeux des Français : ceux-ci sont 71 % à ne pas faire confiance à Jean-Luc Mélenchon pour résoudre les difficultés sociales, 66 % à ne pas faire confiance à François Hollande, 60 % ni à Marine Le Pen ni à Nicolas Sarkozy, 59 % à Marion Maréchal, 54 % à Olivier Faure, 53 % à Bernard Cazeneuve, 50 % ni à Xavier Bertrand, François Baroin ou Yannick Jadot.
*Sondage réalisé en ligne du 15 au 18 novembre auprès de 1.003 personnes selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points.