Après un an de manifestations de colère des « gilets jaunes », une grande grève est prévue le 5 décembre contre la réforme des retraites. La peur gagne le sommet de l’État, rapporte Le Parisien ce samedi.

Rebelote un an ? La grève le 5 décembre contre la réforme des retraites, qui s’annonce massive, fera-t-elle plus de dégâts politiques que les « gilets jaunes » ? Emmanuel Macron « est inquiet, mais concentré », lâche l’Élysée. « Il n’est pas traumatisé par ce qui s’est passé. C’est plutôt une partie de son entourage et les cabinets ministériels qui sont frileux. On est gouvernés par la peur », concède un ministre au Parisien.

Et « Brigitte a les pétoches », d’après un proche du couple. Emmanuel Macron sait maintenant de quoi les Français sont capables. Du meilleur : l’élire en mai 2017 dès sa première campagne alors qu’il débarquait de nulle part. Et du pire 18 mois plus tard : hué, traqué et menacé de mort d’un « J’espère que tu vas crever » le 4 décembre au Puy-en-Velay (Haute-Loire).

« Les Français aiment les responsables qui ont traversé des épreuves », estime Benjamin Griveaux. Lui qui n’avait jamais pris de coups a été « scarifié » par les « gilets jaunes ». Le 2 décembre, après le saccage de l’Arc de triomphe, un élu confie : « C’est la seule fois où je l’ai vu le visage marqué, choqué par ce qui s’était passé ».

Un conseiller du pouvoir a révélé au Parisien que le président LR du Sénat « Gérard Larcher a été tout près d’être appelé à Matignon avec un gouvernement d’union nationale ». C’était le plan du chef de l’État s’il y avait eu des manifestants morts le 8 décembre.

Cette semaine-là, Emmanuel Macron a vraiment eu peur de tout perdre. Depuis, « il y a eu un aggiornamento de méthode et de style », assure son entourage élyséen. Plus de passage en force, plus de petites phrases méprisantes. Et il ne cesse de répéter à ses ministres de faire pareil.

Si les « gilets jaunes » n’ont pas fait tomber le gouvernement et si la nouvelle fronde ne le fait pas non plus, le président promet de toute façon un remaniement ministériel profond en avril après les municipales.

Un moyen de prendre un nouvel élan pour préparer la présidentielle de 2022, car « il ne pense qu’à ça », d’après un proche, avec des idées « disruptives », pour espérer ne pas finir, comme le craint un ministre, éliminé au 1er tour comme Lionel Jospin en 2002 malgré des résultats économiques corrects.

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