Covid-19 : l’incroyable aveu d’Olivier Véran

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Olivier Véran était ce matin l’invité de France Info pour évoquer le léger frémissement des contaminations relevé depuis quelques jours alors que la majeure partie des restrictions sanitaires vient juste d’être levée. L’occasion pour le ministre de la Santé de défendre ce choix, avec des arguments plutôt surprenants.

Vers un rebond épidémique ? C’est en tout cas ce que tentent de faire croire quelques voix alarmistes — tant chez les scientifiques que dans le monde médiatique — qui ne semblent pas se réjouir de l’allègement des protocoles mis en place par le gouvernement depuis ce lundi 14 mars, en brandissant depuis depuis quelques jours une augmentation des « cas positifs » qui pourraient laisser entrevoir l’amorce d’une nouvelle vague. Mais ce qu’il reste d’alarmistes aujourd’hui semble de plus en plus marginalisé, y compris par ceux qui, hier encore, distillaient la peur au quotidien. Après tout, seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, et Olivier Véran lui-même a bien évolué. Quitte à devenir presque « rassuriste » !

Interrogé sur Franceinfo quant aux chiffres des contaminations qui « repartent à la hausse », le ministre de la Santé a indiqué que « Ce que nous disent les modèles de l’Institut Pasteur, c’est qu’effectivement ça va monter jusqu’à la fin mars, on risque d’atteindre 120 000 / 150 000 contaminations par jour, et ensuite on s’attend à une décroissance ». Tout en n’affichant pas d’inquiétude particulière d’ici-là, Olivier Véran estimant qu’il n’y a « pas de risque de saturation des hôpitaux ». Ce dernier ajoute ensuite que la situation actuelle était prévisible, et ne concerne pas que la France : « On savait qu’il y aurait un risque de rebond, on le constate, il n’est pas d’ailleurs français » indique-t-il ainsi, avant de se lancer dans une explication qui est passée totalement inaperçue… alors qu’il s’agit sans doute d’un des aveux (inconscient ?) les plus importants depuis le début de la crise sanitaire.

« Si vous me posez la question de savoir s’il y avait une corrélation entre le fait qu’on ait levé des restrictions et le rebond épidémique, je vous dirais “regardez l’Allemagne, regardez l’Italie !“ » s’exclame alors le ministre, arguant que nos voisins « connaissent un rebond épidémique alors qu’ils ont maintenu le pass sanitaire et parfois le pass vaccinal » tout en ayant « maintenu le port du masque dans les lieux fermés ». Et Olivier Véran d’ironiser sur les mesures transalpines en ajoutant : « En Italie c’est même le FFP2 qui est obligatoire dans les commerces ! ». Des propos qui laissent pantois, et qui auraient mérité que les journalistes chargés de mener l’entretien avec le ministre aient au moins la présence d’esprit de relever ce que ces propos ont eu d’ahurissant. À commencer par le fait de se targuer que la transmission de l’épidémie n’en fasse qu’à sa tête, que des mesures soient en place ou non, et notamment qu’un rebond épidémique se constate dans des pays ayant maintenu le pass sanitaire. Dispositif qui, rappelons-le, a été à l’origine d’une terrible dérive autoritaire depuis l’été dernier, alors même que son inefficacité a été pointée du doigt à plusieurs reprises par des parlementaires. La logique est la même pour les masques en intérieur, véritable totem qu’Olivier Véran qualifiait de « symbole de l’épidémie » quelques semaines plus tôt, et qu’il juge maintenant comme inefficace face à une recrudescence des cas positifs. C’était bien la peine d’aller jusqu’à l’imposer en plein air juste pour faire de la communication…

Rappelons au passage qu’il y a peu de temps encore, expliquer que les mesures politiques — confinement, couvre-feu, pass sanitaire, pass vaccinal, masque dehors, dedans, partout, tout le temps — n’avaient qu’un impact limité sur la pandémie était qualifié au mieux de « rassuriste », au pire de complotiste. Il faudra maintenant nous expliquer pourquoi les masques sont maintenus dans les transports et que le pass sanitaire est exigé à l’hôpital et dans les EHPAD, si ces dispositifs ne servent à rien chez nos voisins ! Nul doute que si le ministre de la Santé devait répondre à cette question, il trouverait encore une bonne explication… et qu’aucun journaliste ne viendrait, une nouvelle fois, lui demander des comptes.

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