« Pari perdu », « comportement monarchique », « hubris »: une grande partie de l’opposition a transformé jeudi le débat au Parlement sur les nouvelles mesures annoncées mercredi par Emmanuel Macron pour freiner l’épidémie de coronavirus en réquisitoire contre le chef de l’Etat.
A un an de l’élection présidentielle, les élus ont pointé le décalage « abyssal » entre la situation sanitaire actuelle et les promesses de sortie de crise formulées par Emmanuel Macron le 29 janvier, quand il avait fait le choix de ne pas reconfiner le pays, ou le 1er mars, lorsqu’il avait demandé aux Français de tenir encore « quatre à six semaines ».
Seul le MoDem, membre de la majorité présidentielle, et le groupe « constructif » Agir ont apporté leur soutien aux mesures annoncées par le chef de l’Etat et détaillées en début de séance par son Premier ministre, Jean Castex, qui a assuré sous les quolibets que son gouvernement s’était toujours efforcé d’agir « ni trop tôt, ni trop tard ».
Tous les autres partis ont refusé de participer au vote uniquement consultatif organisé à la demande du gouvernement, dénonçant une « mascarade » et un déni de démocratie de la part d’un pouvoir qui refuse selon eux d’écouter leurs propositions. Sur les 357 députés qui ont finalement participé au vote, 348 ont voté « pour » et neuf « contre ».
« Ce nouveau confinement dont vous préférez taire le nom (…) c’est le symbole de l’arrogance dans laquelle le président de la République et son gouvernement se sont enfermés », a fustigé le président du groupe Les Républicains, Damien Abad.
« Désormais, pour sortir de cette crise sanitaire, il va falloir assumer vos échecs, combler le fossé abyssal entre vos promesses et la réalité, et arrêter de vous défausser de vos propres responsabilités. »